Brame du cerf désespérant
Je vous livre ici mon ressenti sur ce brame qui fut pour moi de belles rencontres de cervidés, mais très rares.
Au cours des vingt dernières années à passer à observer les animaux, je n’ai pu comme nombre de mes confrères que constater amèrement le déclin de cette espèce sur notre territoire, 2016 fut pour moi l’année du brâme du cerf désespérant.
Partout en France, le constat est sans appel. En effet, au vu du très peu nombre de biches observées, il est évident que ces dernières ont fait l’objet d’un massacre à l’échelle nationale, pour satisfaire à la demande de l’ONF (Office national des forêts) qui n’en a plus que le titre pompeux, celle-ci ayant un fonctionnariat d’entreprise dictatorial, ou le seul intérêt est la production…de concert avec les céréaliers, petites mains de Monsento et autres consors, qui s’appliquent à mettre notre planète à sac.
Quelle tristesse et colère ressenties, quel désarroi face à l’impuissance pour arrêter le déclin de l’espèce cervus elaphus, qui n’a rien demandée, qui n’a pas demandée à ce que l’on cloisonne de plus en plus son territoire pour répondre à nos besoins, qui soit-dit en passant nous mènent à la perte de notre espèce tout comme elle…
De par la haute fréquentation touristique, entre touristes équipés de compacts bien sonores, qui pique- niquent sur les places en attendant le début comme au cinéma, et les troupeaux, parlant, fumant, amenés par des associations se disant naturalises et de chasse, chasseurs et les braconniers, quelle place reste t-il au plus beau mammifère de nos forêt? Le brâme est devenu un loisir, les animaux restent dans les milieux forestiers couverts se sachant harcelés de part et d’autres. La photo numérique en plein essor, l’animalier étant particulièrement à la mode, allant de pair avec la course au like sur les roseaux sociaux, amènent une nouvelle population de personnes ne connaissant rien à l’espèce, et qui se permet tout et n’importe quoi voulant toujours aller au plus près du sujet…
Aussi les animaux subissent la pression humaine 24h/24h, brament de moins en moins jusqu’au jour qui va arriver très vite où il n’y aura plus de brame et plus de cerfs en liberté, pour le plus grand bonheur des parcs qui y trouveront leur compte, la capital nous mène droit à la perte de la planète et fournit de bonnes œillères en incitant à consommer encore et encore, le brame du cerf est devenu un pur produit de consommation de loisir, quelle tristesse….
Pour aller plus loin : http://www.beneluxnaturephoto.net/forumf/index.php/board,56.0.ht et http://www.aspas-nature.org/communiques-de-presse/plein-brame-lonf-se-de-largent-tuant-cerfs/ ainsi que http://france3-regions.francetvinfo.fr/picardie/tirer-cerf-va-couter-moins-cher-aux-chasseurs-picardie-1112405.html